un puit sans fond
Je commence à remonter les barreaux de l'échelle . C'est dur, c'est fatigant, on a un peu envie de rester dans le fond .
Ah oui, j'ai dit : " sans fond "
Ben y en a un . Il est sombre, il est boueux, il sent la mort .
Là-haut, en levant la tête j'aperçois un peu de lumière, j'en cligne des yeux.
Je regarde le barreau au niveau de mon nez. Allez , encore un, on n'est pas rendu au bout de cette foutue échelle .
En plus ça glisse, c'est un peu gluant. La mort c'est dégueulasse.
Chez nous on l'appelle l'Ankou. Sur les images elle est représentée comme un squelette sous une grande cape. Elle tiens une faux entre ses phalanges.
La mort c'est une salope ! elle m'a pris ma meilleure amie , et puis, comme sa charrette n'était pas remplie, elle a pris aussi ma mère . Et vous croyez que ça lui a suffit à cette garce ?
Non, elle a aussi pris mon frère, mon grand frère... seulement 4 ans de plus que moi. On a passé notre enfance ensemble.
Je n'ai plus goût à rien.
Je délaisse mes poupées ;, ça me semble si dérisoire, elles n'arrivent plus à me consoler.
Je suis toujours dans le puit et je vais peut-être finir par lâcher ce putain de barreau qui glisse et qui pue